La fourmi electrique arrive en France
La petite fourmi de feu, Wasmannia auropunctata (Roger), est une espèce envahissante problématique originaire d’Amérique centrale et d’Amérique du Sud qui s’est établie dans de nombreux pays et sur des îles du monde entier. Cette espèce est documentée dans l’Etat de Floride depuis au moins 1924, où elle a été enregistrée pour la première fois à Miami (Wetterer et Porter 2003). Comme le suggère le nom commun “petite fourmi de feu”, les piqûres sont douloureuses, surtout par rapport à leur petite taille (1,0 – 1,5 mm de long) (Figure 1). Cette espèce est également connue sous le nom de fourmi électrique en Australie.
La LFA n’est pas étroitement liée à la célèbre fourmi de feu rouge importée (RIFA) (Solenopsis invicta Buren) ; bien qu’elles appartiennent toutes deux à la sous-famille des Myrmicinae, elles appartiennent à des tribus différentes (LFA : Attini, RIFA : Solenopsidini). Plusieurs caractéristiques contribuent au succès de l’invasion de l’AFB dans de nouveaux environnements : régime alimentaire généraliste : capacité à prospérer dans une variété de types d’habitats, structure sociale supercoloniale, polygynie (plusieurs reines par colonie), reproduction clonale dans les populations envahissantes, et association avec des habitats modifiés par l’homme. Cette espèce a été transportée involontairement dans le monde entier en conséquence directe du déplacement de matériaux infestés.
LA fourmi electrique une espèce invasive
La présence de fourmis envahissantes peut réduire considérablement la biodiversité indigène et avoir un impact négatif sur des écosystèmes entiers (Bertelsmeier, Blight et Courchamp 2016). Une étude menée en Nouvelle-Calédonie a montré que la population envahissante de LFA a complètement décimé la diversité et l’abondance des fourmis locales, représentant jusqu’à 96 % de la biomasse des fourmis après l’invasion (Le Breton et al. 2003). Dans cette zone, la PFF a surpassé les fourmis indigènes pour les ressources alimentaires et a occupé une grande variété de sites de nidification sous-exploités par la faune indigène. En Israël, la présence de PFF a également un impact négatif sur l’abondance des fourmis, la richesse des espèces et la composition des communautés. Les fortes densités de PFF dans cette région ont été corrélées à une diminution de l’abondance et de la richesse des autres espèces de fourmis, ainsi que de l’abondance des coléoptères et des araignées (Vonshak et al. 2010).
Ce schéma de perte de biodiversité peut être observé dans de nombreux endroits où Wasmannia auropunctata s’est établie. Par exemple, sur l’île de Santa Cruz aux Galápagos, cette espèce a également réduit l’abondance des fourmis indigènes, entraînant la mise en danger de nombreuses espèces (Clark et al. 1982). Dans l’ensemble des îles Galápagos, la PFF a un impact sur une variété d’arthropodes, entraînant une diminution de l’abondance des insectes volants et de multiples espèces d’arachnides (Lubin 1984), ainsi que sur d’autres espèces sauvages indigènes, y compris les reptiles et les oiseaux. Il a été démontré que la PFF a des effets dévastateurs sur les écosystèmes qu’elle envahit, ce qui fait de sa présence une préoccupation majeure pour la biodiversité locale. A Hawaï, la distribution de cette fourmi envahissante est étendue, atteignant plus de 4000 sites sur la grande île d’Hawaï (Lee et al. 2015). L’aiguillon de la PFF a un impact négatif sur la survie des reptiles et des oiseaux menacés, nuit aux animaux domestiques et affecte les humains en nichant à l’intérieur et autour des structures construites par l’homme, y compris à l’intérieur des maisons.